Pour sa 4ème édition, le baromètre industrie 4.0 du cabinet Wavestone analyse les résultats et les tendances du 4.0 à l’heure de la Covid 19. Si vous n’avez pas le temps de lire l’étude dans son intégralité, voici ce que l’équipe de The WiW en a retenu (extraits et illustrations reproduits avec l’aimable autorisation de Wavestone).

Des projets qui donnent des résultats.

C’est l’un des enseignements encourageants de cette étude : en 2020, deux tiers des industriels engagés dans un projet de transformation 4.0 ont constaté des bénéfices.

Deux tiers des projets 4.0 permettent des bénéfices

Mais ce constat doit s’accompagner d’une question : « en combien de temps ces bénéfices sont-ils obtenus ? »
Signe d’un début de maturité du 4.0, les gains « très » rapides (moins d’un an) passent de 39% en 2019 à 30% en 2020 tandis que la part de ceux obtenus en plus de 2 ans passe de 4% à 26% : les gains les plus facilement atteignables ont été engrangés et les projets 4.0 s’attaquent à présent à des problématiques plus complexes qui nécessitent des investissements et/ou des modifications plus lourdes.

Quels ont été ces gains ?

  • la réduction des coûts dans 69% des cas avec des gains de productivité pouvant atteindre 20% grâce aux solutions de mobilité
  • une amélioration de la qualité des services et des produits dans 68% des cas
  • la contribution à la continuité de l’activité
  • l’optimisation énergétique et la réduction des temps d’indisponibilité grâce à l’analyse des données

Il ne faut pas non plus sous-estimer les gains non quantifiables ou indirects :

  • moindre pénibilité de certaines tâches
  • réduction des tâches à faible valeur ajoutée
  • élévation des compétences.

Une évolution des freins rencontrés lors de la mise en oeuvre de programmes 4.0

Les freins rencontrés sont de 3 ordres : technologique, humain et financier.
Si en 2018, la résistance au changement était citée comme frein dans 78% des cas, elle ne compte plus que pour 32% en 2020. La crainte d’une insuffisante maturité des technologies 4.0 est, elle aussi, en net recul.

Les freins opposés aux transformations 4.0

A contrario deux facteurs d’objection prennent de l’ampleur :

  • l’inadaptation des infrastructures technologiques en place (citée dans 35% des cas) : communication avec les outils en place, passage à l’échelle et industrialisation des technologies explorées lors de POC, cybersécurité, évolutivité… Pour Wavestone, cette tendance devrait s’amplifier dans les années à venir.
  • les arbitrages (crise du Covid oblige) en faveur des projets à ROI élevé et rapide au détriment des projets de fond (43% des objections).

Et la crise du Covid 19 ?

Ca baromètre industrie 4.0 montre que les projets de transformation 4.0 n’échappent pas aux multiples conséquences à court, moyen et long termes de l’épidémie de Covid 19 : réduction des budgets, modification des priorités, restructuration des circuits d’approvisionnement, interrogations existentielles, faible visibilité… En réalité, des vents contraires soufflent sur les projets 4.0 : dans leur majorité, les industriels maintiennent l’ambition de leurs projets et veulent pour 49% d’entre eux les accélérer mais tout en voulant réduire les budgets à y consacrer.

Impact du Covid 19 sur les projets 4.0

Au sein même des projets 4.0, la crise sanitaire est à l’origine de nouvelles tendances/priorités :

  • vigilance accrue face aux enjeux de flexibilité et de résilience (-> robotique)
  • nécessaire capacité à travailler à distance de manière collaborative (-> réalité virtuelle/augmentée, outils de mobilité, IoT)

Au côté des solutions de continuité numérique, celles d’algorithmie (big data, IA, machine learning, chatbot, blockchain…) semblent aujourd’hui atteindre une maturité suffisante pour les rendre attractives. Près de deux tiers des industriels interrogés prévoient d’investir en priorité ou dans un second temps dans les projets d’IA et d’algorithmie pour relancer ou maintenir leur compétitivité.

Conclusion

Nous laissons aux auteurs de ce baromètre industrie (Sébastien MARIE et Rémy POINDEXTRE) le soin de conclure :
« On voit s’accélérer des transformations que des précurseurs mettaient en oeuvre il y a 2 ans. De nombreux programmes industrie 4.0 constituent une opportunité de continuer, voire d’accélérer la transformation digitale devenue nécessaire. Ainsi, plus d’un industriel sur cinq […] considère la crise comme une opportunité et a pris la décision de renforcer les efforts et ressources investis […]. Leurs objectifs ne sont plus seulement de retrouver le niveau d’avant crise […] mais de prendre un avantage compétitif décisif. »